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Etape 9: Excursion en Moldavie

Que dire de ce petit pays oublié des touristes européens... et peut-être même du reste du monde? Indépendante depuis 1991, tiraillée entre la Russie et l'Europe, la République de Moldavie semble peiner à se faire une place au niveau international. La majorité de la population parle roumain et un rapprochement avec l'Europe est fortement désiré, mais le conflit avec la minorité slavophone est bien présent, compliquant l'organisation administrative. Ce conflit est particulièrement marqué dans une des régions: la Transnistrie, un Etat indépendant non reconnu par l'ONU, désirant appartenir à la Russie. 80% des industries du pays se trouve dans cette région qui échappe au contrôle de Chişinau, la capitale.

Nous traversons une campagne extrêmement pauvre. Tous les foyers n'ont pas accès à l'eau potable, un grand nombre de véhicules que nous croisons ne sillonnent plus l'Europe occidentale depuis des dizaines d'années, et les petits magasins d'alimentation n'offrent qu'une variété restreinte de produits. Les charrettes tirées par un cheval, un âne ou un motoculteur sont légion. La dame du magasin calcule l'addition à l'aide ... d'un boulier ! Lorsqu'une ambulance nous dépasse, suivie d'un camion Zil, nous ne serions pas surpris de voir De Funès et Bourvil sortir d'un bosquet devant nous. Les moldaves n'ont pas beaucoup de moyens, mais ils soignent leurs portails; on en voit de toutes les couleurs et pour tous les goûts.

Ce sont des routes très vallonnées, bordées de champs et de vignes le long du sinueux Prut (à prononcer "prout"), qui nous mènent à la capitale. Chişinau a des allures de grande capitale avec ses larges voies d'accès et nombreuses boutiques. Il y a en revanche peu de restaurants et terrasses, et nous ne dénicherons pas d'endroit où déguster une cuisine typique. Nous testons quand même la poste moldave en envoyant un colis d'habits en France, le paquet va-t-il arriver à bon port ? Affaire à suivre. Nous nous contentons d'un tour rapide de la ville, car il y a peu de monuments à voir et prenons le bus (pas de machine automatique, c'est une dame qui approche les passagers, un rouleau de tickets à la main!) pour Cricova afin de faire l'unique attraction touristique du pays, en dehors des monastères : une visite des caves à vin.

Et oui ! La Moldavie est une grande productrice de vin, bien que ce dernier ne soit que peu exporté dans nos contrées. On y trouve différents cépages et le vin est de bonne qualité à un prix plus qu'abordable pour nous. Ils fabriquent même du vin blanc pétillant avec la méthode traditionnelle champenoise. Le vin de Cricova a la particularité d'être produit dans des anciennes galeries de pierres de construction, offrant une température parfaite et un taux d'humidité élevé. La visite guidée nous permet de sillonner une partie des 100 km de galeries à bord d'une voiture électrique. Une impressionnante collection de vins rares et anciens y est stockée, notamment une bouteille datant de 1902. Quatre salles permettent aux invités de marque de déguster le vin. L'une d'entre elles est décorée en l'honneur de Yuri Gagarin, qui affirmait qu'il était plus facile d'aller dans l'espace que de sortir de ces caves. En effet, leur dégustation, accompagnée d'une nourriture généreuse nous a ravis. Petit coup de coeur pour le vin rouge Cricova Cordu qui nous a rendu un peu pompettes. Quelle bonne idée de s'être rendu à Cricova en bus plutôt qu'à vélo !

Autant l'arrivée vers Chişinau avec le vent de face, la chaleur et les nombreuses montées nous avait paru interminable, autant le départ pour l'Ukraine se fait en douceur, avec le vent dans le dos, une route de bonne qualité et majoritairement plate. Nous arrivons donc en seulement un jour et demi à la frontière ukrainienne.

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